Saturday, October 27, 2012

Blouses blanches & ronds de cuir: un moratoire pour Joseph K.

Adapté de l'éditorial CMV No 6 , 2012
La paperasse ! Même si à l’ère electronique, elle devient virtuelle, le temps qu’elle dévore ne diminue pas pour autant. Plus de 80% des médecins sondés par le Courrier du Médecin Vaudois estiment qu’il tend même à s’accroître. L’informatique dope les exigences des administrateurs ; elle ne garantit pas l'efficacité administrative et ne met pas à l’abri de dérives Kafkaiennes.

Traiter des données, c’est une chose. Traiter un patient, c’en est une autre. Les contraintes administratives réduisent sensiblement le temps effectif dont chaque praticien dispose pour traiter ses malades. Ceci accentue en Suisse les effets délétères d’une pénurie medicale provoquée par un moratoire administratif absurde qui a bloqué pendant  près de 10 ans la relève médicale sur le terrain. 

La pénurie de médecins punit avant tout les malades. Or des décideurs irresponsables préparent un "moratoire bis" qui plombera à nouveau l'installation de médecins en Suisse. Cette mesure destinée à étrangler l'accès des patients aux spécialistes, contournera les traités européens de libre circulation et violera une fois de plus des droits professionnels garantis par la constitution hélvétique... Et que dire des cruels "moratoires" supplémentaires qu'elle imposera par contre-coup aux malades en attente de soins.

Dans une société dite civilisée, les malades et les professionnels engagés dans le combat difficile contre leur souffrance, meritent mieux que le parcours du condamné à l'absurde infligé à Joseph K.(1)
  
(1)  Franz Kafka , « Le Procès »

Sunday, October 21, 2012

Pigeons en blouses blanches prêts à l'envol


Avant l’intrusion de l’État dans le domaine des soins et de la santé, le médecin était fondamentalement un professionnel indépendant au service du malade. Il était rétribué directement par son patient ou par les proches de ce dernier. Son code de déontologie impliquait des devoirs de diligence et d’équité qui touchaient également l’établissement de ses honoraires. Il adaptait ces derniers aux possibilités du patient. Le médecin se faisait un point d’honneur d’y renoncer lorsque son patient n’avait pas les moyens de payer. En contrepartie il n’hésitait pas à demander des honoraires plus élevés à ses clients nobles ou fortunés. Sur le plan strictement économique, le montant des honoraires médicaux reflétait ainsi de façon étroite les possibilités du marché. Ce régime assurait au bon médecin une clientèle variée, un niveau de vie correct et la satisfaction d’exercer une profession respectable. La fibre altruiste de la profession médicale et la valorisation qui l’accompagnait constituait en outre un appel puissant aux vocations médicales assurant ainsi la relève professionnelle d’une génération à l’autre. A contrario la dévalorisation de la profession qui marque le débat politique actuel décourage les vocations et ouvre le champ à une pénurie de médecins.

Le mode de rétribution du médecin « libéral » dans nos régimes de sécurité sociale répond à une logique dirigiste héritée du 19e siècle. Il dépend de conventions tarifaires le plus souvent déconnectées des mécanismes de marché. Les ressources allouées aux “prestataires de soins” sont les premières touchées par les mesures de rationnement qui nivellent tôt ou tard vers le bas tout système collectiviste. Les modèles Bismarckiens qui dominent actuellement la topographie institutionnelle de la santé, accordent une autonomie de façade au secteur libéral. La rétribution des actes médicaux résulte le plus souvent de conventions tarifaires négociées par les représentants du corps médical, des cartels d’assureurs et l’État. Les montants attribués à une prestation particulière sont souvent décalés de son coût réel pour le médecin (en temps, en matériel technique ou en frais généraux) ou de sa valeur effective pour le malade (une expertise est souvent mieux rétribuée qu’un acte chirurgical).

La possibilité de dépassement de l’honoraire de base, offerte dans le secteur public français aux médecins conventionnés ne compense que très partiellement la charge de travail et les lourdes responsabilités inhérentes au service médical. Ceci aussi bien dans le domaine hospitalier qu’en pratique générale. En France et à fonction professionnelle équivalente les revenus nets des médecins sont inférieurs d’au moins 25% (pour les médecins cadres) à plus de 50% (pour certains postes d’internat) à ceux en vigueur en Suisse voisine. L’exode de médecins français vers la Suisse a d’ailleurs déjà commencé et permettra à l’Helvétie de pallier une pénurie latente de médecins formés.

La proposition socialiste de supprimer les dépassements d’honoraires  ajoutera une nouvelle catégorie au puissant mouvement d'entrepreneurs et créateurs qui préfèrent l’envol vers des cieux plus accueillants plutôt que d’être la cible de tirs aux pigeons orchestrés par les chantres d’une idéologie confiscatoire dépassée. Paradoxalement le plafonnement des honoraires proposé par les socialistes anti-libéraux, renforcera la médecine libérale en France. On peut en effet s’attendre à ce qu’une majorité de médecins hospitaliers et spécialistes universitaires choisissent d’abandonner le secteur public pour rejoindre le secteur privé non conventionné. Libérés du joug de conventions réductrices et de bureaucraties chronophages, les médecins retrouveront la liberté perdue d’adapter leurs honoraires aux possibilités de leur patient, devenu leur seul véritable patron. Les cliniques privées pourront élargir la gamme et la qualité de leurs prestations. Le secteur public devra quant à lui apprendre à fonctionner sans médecins dignes de ce nom.



Article paru  le 21.10.2012 dans Contrepoints

Tuesday, September 18, 2012

Enfin LIBRES

http://lamaininvisible.org/boutique/?doing_wp_cron=1347975440.0521841049194335937500Cent visions de la liberté à portée de main dès le 20 septembre en librairie. Libres, édité par "La Main Invisible" aborde des thèmes aussi divers que les taxes et les impôts, l'égalité homme-femme, la désobéissance civile ou les systèmes de soins. Les cent auteurs de cet ouvrage  hors normes partagent le même amour pour la liberté et le même désir d'en debusquer les ennemis.


Saturday, May 12, 2012

La dictature des médicrates hospitaliers - Un exemple lémanique

La Société Vaudoise de Médecine s'est faite l'écho d'un conflit entre direction de l'Hôpital Riviera et ses médecins. Les communiqués de la SVM ne disent probablement pas tout... et pour cause:

Des pressions indignes d'un pays à tradition démocratique entravent en effet la liberté d'expression des médecins de cet établissement hospitalier de l'est lémanique. Une menace de "premier avertissement" (et licenciement à la clef en cas de récidive) aurait notamment été formulée par la direction envers des employés hospitaliers coupables... d'avoir affiché à l'hôpital, des articles sur la planification hospitalière parus dans le dernier Courrier du Médecin Vaudois !

Sunday, May 6, 2012

Santé des Français : ce parent pauvre électoral


Absent des débats de la présidentielle, le système de santé français représente l'incarnation d'une société assistée incapable de s'affranchir de la tutelle de l’État. Malgré ses labyrinthes bureaucratiques, ses dysfonctionnements Kafkaïens et une gestion financière discutable, la Sécu demeure une vache sacrée vénérée à gauche comme à droite. La victoire prévisible de la démagogie déresponsabilisante va compliquer encore un peu plus le parcours difficile du malade français.

Lire l'article dans Contrepoints

ShareThis